Congrès des Maires : les collectivités sont (toujours) en attente
Cette semaine s’est tenu le 106ème Congrès des maires et présidents d’intercommunalité.
Au-delà des sensibilités politiques, ces rencontres sont l’occasion d’échanger sur nos initiatives locales, sur l’évolution de nos mandats et sur les difficultés que nous rencontrons.
Le discours du Premier ministre, ou du Président de la République selon les années, est toujours très attendu par les élus locaux.
Il l’était d’autant plus cette année : nouveau gouvernement, restrictions budgétaires, flou sur les impôts et taxes locales, remise en cause du travail des fonctionnaires… et à l’horizon une grogne générale qui se fait entendre dans tout le pays.
Au début de ce congrès, nous avons fait part de nos craintes en montant à Paris avec nos écharpes tricolores et en manifestant dans un élan d’union et de colères partagées.
Hier, le Premier ministre a annoncé vouloir assouplir la mise en œuvre du Zéro artificialisation nette des sols (ZAN) avec de nouvelles dispositions opérationnelles dès le premier semestre 2025.
C’est un geste fort dont nous attendons de connaître parfaitement les détails, car il n’est simplement question que d’adapter ce dispositif qui va contraindre des territoires comme le nôtre dans son développement (pour les logements et pour son économie).
Avec l’association des Intercommunalités de France nous avons d’ailleurs déposé plusieurs amendements au parlement en ce sens. Dont un que je trouve vital pour les territoires économiques, celui d’élargir la taxe sur les friches commerciales au foncier industriel. Nous verrons si le législateur saura nous entendre.
Les annonces du Premier ministre ne reviennent pas sur le chemin de la rigueur que semble prendre le pays, chemin qui est une impasse.
Rien n’a été dit sur les presque 10 milliards de contribution demandés aux collectivités, qui vont nous saigner.
Les maires doivent être des bâtisseurs, l’Etat fait de nous des gestionnaires.
La fièvre monte ! Les agriculteurs sont oubliés depuis leurs actions du début de l’année, les plans sociaux se multiplient, de grandes enseignes commerciales disparaissent…
L’Etat (gouvernements et législateurs) met des obstacles administratifs, normatifs, législatifs… sur notre chemin d’élus engagés. Certains nous freinent dans le développement économique, même pour des industries stratégiques pour la décarbonation et la production d’énergies renouvelables.
Alors nous rencontrons, nous échangeons, nous nous activons… au quotidien pour faire entendre la réalité de ceux que certains nommaient la « France d’en bas ». Cette vilaine expression semble pourtant bien nous définir face à ceux qui se trouvent trop en haut à Paris. Paris doit être à portée des élus que nous sommes.
Je ne veux pas être abattu, nous devons rester déterminés pour Mourenx et l’intercommunalité de Lacq-Orthez.
Localement, notre trajectoire reste bien engagée ce qui nous permet de voir émerger des projets uniques et porteurs d’un avenir meilleur. Notre territoire est une chance pour ceux qui y vivent, pour ceux qui y travaillent.
Mais je reste attentif et attends de voir la traduction des engagements pris par le Premier ministre.