Visite ukrainienne : fraternité, découvertes et jumelage au programme
La semaine passée, après plusieurs échanges en amont, Mykola Baksheiev le maire de Pervomaiskyi, en Ukraine, et trois de ses élus sont venus à Mourenx à notre invitation.
Pervomaiskyi (dont le nom signifie 1er mai) est une commune à l’est de l’Ukraine à 70 km de Kharkiv, qui a de nombreuses similitudes avec nous. L’installation d’une importante industrie chimique en 1968 a grandement développé la ville qui compte désormais près de 30 000 habitants.
Depuis l’invasion de leur pays par la Russie de Vladimir Poutine, la commune, qui se trouve à quelques kilomètres du front, accueille de nombreux réfugiés de guerre. Bien que l’accueil soit fraternel et généreux, elle rencontre des difficultés logistiques avec ces 9000 habitants supplémentaires.
Ayant connu l’occupation nazie puis communiste, Pervomaiskyi croit en la victoire de l’Ukraine libre. Ses élus sont animés par un désir profond de reconstruction, et souhaitent tisser des liens avec une ville européenne qui leur ressemble pour intégrer un jour l’Union Européenne.
Arrivés le lundi de Pâques, la délégation a été reçue en présence de familles ukrainiennes réfugiées de notre ville. Ce jour férié a permis de découvrir notre commune : entre bourg béarnais et ville-nouvelle, entre agriculture et industries énergétiques et novatrices.
Mardi matin c’est cette thématique industrielle qui été abordée au sein de Chemstart’up. Notre tournant majeur, il y a dix ans, vers une industrie de production d’énergies renouvelables et une chimie verte est source d’espoir pour eux.
La visite de l’unité de méthanisation de TotalEnergies fut instructive pour ces élus qui souhaitent ardemment sortir de la dépendance du gaz russe.
L’après-midi la question cruciale du traitement des déchets a été abordée. C’est une véritable problématique dans cette commune qui a vu sa population croître fortement en quelques mois. Les services de la Communauté de communes de Lacq-Orthez ont organisé une présentation de notre politique en la matière puis une visite de notre usine d’incinération des ordures ménagères.
Mercredi matin, le marché de Mourenx a permis de découvrir encore les spécialités locales et internationales de notre ville cosmopolite avant un passage par le pôle de santé, pour apprécier la réussite de cet équipement, puis au MI[X].
L’après-midi nous avons visité Pau, le boulevard des Pyrénées et les abords du château.
Jeudi, les services communautaires ont organisé un tour de notre territoire d’ouest en est, d’Orthez à Monein, de la Tour Moncade à l’Eglise Saint-Girons, le tout sur le thème du tourisme.
En fin de journée, les élus de Pervomaiskyi ont participé au Bureau municipal de la Ville, instance qui gère les dossiers du quotidien et discute des propositions soumises au conseil. Cela leur a permis de voir à quoi ressemble la démocratie locale à la française.
Vendredi fut une belle journée, comme pour toutes les Mourenxoises et tous les Mourenxois, emplie d’activités sportives et se clôturant par l’inauguration festive du gymnase municipal rénové. Présente, la maire de Pedrola, notre commune espagnole jumelée, a pu avoir un échange précieux avec la délégation de Pervomaiskyi.
La fin du séjour fut un temps de partage et de découvertes avant un retour vers l’Ukraine hier.
Je veux remercier nos invités et les élus de la majorité municipale, ainsi que Gérard Ducos et Régis Cassaroumé, mais aussi l’action des services municipaux et communautaires, tous ceux qui nous ont accueillis et aussi les propriétaires du gîte « La maison du jardin » à Lagor pour leur hospitalité. Un grand bravo à Julia, réfugiée Ukrainienne à Pardies pour la traduction, elle qui ne parlait pas français il y a deux ans et qui excelle désormais dans la langue de Molière.
Prenons la mesure de la chance qui est la nôtre de vivre dans un pays démocratique épargné par la guerre.
A quelques semaines des élections européennes, j’espère que la France ne montrera pas l’image d’un pays qui se renferme, qui se tourne vers des idéologies funestes, faussement patriotiques et égoïstement nationalistes.
« Le nationalisme c’est la guerre » comme nous l’a rappelé François Mitterrand.
Grâce à cette visite, j’ai vu de l’espoir dans les yeux des enfants Ukrainiens que nous accueillons depuis deux ans, j’ai vu des réfugiés se tourner vers l’avenir, j’ai vu des élus qui se battent avec détermination pour construire leur avenir.
Bâtir la paix se fera autour de la fraternité, à notre petit niveau nous en serons les artisans.
Ensemble nous sommes plus forts pour faire triompher la liberté et la démocratie !
Vive Mourenx et хай живе Первомайський (vive Pervomaiskyi) !