La liberté commence où l’ignorance finit
Le 8 mai 1945, dans la liesse d’une vie redevenue possible, les joies et les pleurs se sont indistinctement mélangés à l’annonce de la fin de la seconde guerre mondiale.
Un conflit qui fut le plus meurtrier de l’histoire de l’humanité. Notre mémoire populaire porte le deuil de 52 millions de victimes, de pères, de mères, de frères, de sœurs, d’enfants.
Aux victimes, vinrent s’ajouter 35 millions de blessés et 3 millions de disparus.
Pour la première fois dans l’Histoire, cette guerre fit plus de victimes civiles que militaires. Elle déporta des enfants, des vieillards, des femmes, des hommes. Elle fabriqua les camps de concentration et d’extermination, les fours crématoires ou encore la bombe atomique.
Cette commémoration c’est pour nous l’occasion de rendre hommage à toutes les victimes, civiles et militaires de cette terrible guerre.
Cette commémoration doit nous permettre de rendre un hommage appuyé à toutes celles et tous ceux qui se sont battus, souvent au péril de leurs vies, pour mettre fin à cette barbarie et nous permettre de retrouver notre liberté chérie, de renouer avec l’humanisme et la fraternité.
Cette commémoration doit nous permettre de rappeler que la paix dans le monde, la fraternité entre les peuples, sont des biens aussi fragiles que précieux. Et que si nous nous éloignons de notre mémoire collective, que si nous permettons à ces vieilles idées funestes que sont le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme, l’homophobie, de resurgir, de s’installer à nouveau, nous reproduirons et peut-être même dépasserons ce qui nous semble aujourd’hui impensable, insoutenable.
Nous devons sans cesse, sans relâche, rappeler le bruit du plancher qui craque sous les pieds d’Anne Franck, l’odeur des fours crématoires et le remplissage incessant des fosses communes.
Rappeler que la première bombe atomique explosa à la verticale d’un hôpital à Hiroshima et tua d’un même coup 75.000 personnes.
Rappeler l’engagement des résistants et les tortures subies par Jean Moulin au siège de la Gestapo à Lyon.
Victor Hugo disait « La liberté commence où l’ignorance finit »
Rappeler, comme nous venons de le faire autour d’une exposition, que la ligne de démarcation était ici, tout près de chez nous. Que la guerre était là, qu’elle fît dans nos familles de nombreux blessés, de nombreuses victimes.
À nous de faire en sorte que notre mémoire collective reste intacte, qu’elle ne s’éloigne pas, qu’elle soit transmise, comprise, défendue.
Nous avons un devoir de mémoire à l’égard de ces millions de vies brisées, happées, meurtries, abimées, enlevées.
Faisons-le avec cet esprit de fraternité qui fait résonner l’idée que tous les hommes sont frères et devraient se comporter comme tels, les uns vis à vis des autres.
C’est le sens de la devise de la République Française. « liberté, égalité, fraternité »
Vive la République et Vive la France !